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Déplacements domicile-lieu de travail dans le Brabant wallon : une personne sur 10 emprunte les transports en commun

07 février 2019
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La popularité de la voiture de société y diminue le plus vite

Bruxelles, le 7 février 2019 – Dans le Brabant wallon, la voiture règne toujours en maître : près de 9 travailleurs sur 10 se rendent encore et toujours au travail en voiture. Le travailleur sur 10 restant se déplace en transports en commun. Dans le Brabant wallon, le vélo ne représente encore qu’une infime part des déplacements domicile-lieu de travail : 3,7 % enfourchent leur vélo de temps à autre. Fait remarquable : la popularité de la voiture de société recule le plus rapidement dans le Brabant wallon. Voici quelques conclusions intéressantes parmi d’autres qui ressortent du quatrième baromètre de mobilité réalisé par le prestataire de services Acerta.

Acerta organisait son baromètre de mobilité pour la quatrième année consécutive en 2018 et en voici les conclusions les plus marquantes pour la province de Brabant wallon :

  • 87,9 % des travailleurs dans le Brabant wallon continuent d’emprunter la voiture pour les déplacements domicile-lieu de travail, une baisse notable.
  • 29,4 % des employés du Brabant wallon reçoivent une voiture de société qu’ils peuvent également utiliser pour se rendre au travail. Il s’agit du pourcentage le plus élevé en Belgique, mais également de la plus forte baisse.
  • Après la voiture, ce sont les transports en commun qui rencontrent la plus grande popularité. 9,9 % des travailleurs du Brabant wallon optent régulièrement pour cette solution qui dépasse la moyenne nationale de 8 %.
  • La popularité globale du vélo se ressent peu parmi les travailleurs du Brabant wallon : en 2018, 3,7 % des travailleurs ont enfourché leur vélo.
  • En 2018, la distance moyenne des déplacements domicile-lieu de travail effectués par un travailleur du Brabant wallon s’élève toujours à 25 km.
Évolution des déplacements domicile-lieu de travail

Fig. 1 : Évolution des déplacements domicile-lieu de travail dans le Brabant wallon 2018 versus 2017 – combinaisons comprises

Le travailleur du Brabant wallon se rend au travail en voiture

Si, dans le baromètre de mobilité d’Acerta, nous nous penchons sur le nombre de travailleurs du Brabant wallon qui utilisent la voiture, au moins en partie ou occasionnellement, nous constatons qu’il correspond à 87,9 % du total de ces travailleurs. Près de 9 personnes sur 10 dans la province ne jurent donc encore et toujours que par la voiture. « Encore et toujours », parce que sur toute la Belgique, il ne s’agit plus que de 3 travailleurs sur 4, dont 65 % empruntent quotidiennement la voiture pour se rendre au travail. Cette part représente donc toujours une vaste majorité, mais connaît tout de même aussi une baisse de 2,5 % par rapport à 2017. En 2018, davantage de travailleurs ont choisi plus délibérément la façon dont ils se déplaçaient pour aller au travail. De plus en plus fréquemment, une combinaison s’avère la meilleure solution.

Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, explique : « Les CEO et directeurs RH nous racontent que leurs travailleurs demandent de plus en plus d’avoir leur mot à dire. Les employeurs réagissent à cette demande en prévoyant dans un plan cafétéria la possibilité pour les travailleurs de composer une partie de leur salaire avec d’autres éléments que du liquide. La mobilité représente un chapitre important dans la plupart des plans cafétéria. Dans diverses entreprises, des plans cafétéria ne proposant que des solutions de mobilité sont même établis avec la possibilité de prendre une voiture de société de classe inférieure ou supérieure ou celle pour les travailleurs de choisir (ou justement pas) une voiture mise à leur disposition par l’employeur (les fameuses voitures cafétéria). »

La voiture de société perd rapidement du terrain

La popularité de la voiture est bien entendu liée à celle du véhicule de société. En 2018, 29,4 % des employés du Brabant wallon effectuaient les trajets domicile-lieu de travail en voiture de société. C’est donc un nombre important, et même le pourcentage le plus élevé de toutes les provinces. Malgré cela, le Brabant wallon affiche aussi la plus forte baisse. En effet, concernant le nombre de voitures de société à l’échelle nationale, ce n’est pas encore une diminution mais bien un étonnant statu quo qui a été constaté en 2018.

Benoît Caufriez: « Les années précédentes, on observait une augmentation claire du nombre de voitures de société. Nous constatons maintenant un statu quo, et même une diminution dans le Brabant wallon, et il s’agit donc effectivement d’une nouveauté. Nous y voyons 2 explications possibles. La conjoncture économique favorable a entraîné une croissance importante en matière d’occupation. Celle-ci est aussi survenue en grande partie dans la part d’employés qui réalisent traditionnellement plutôt des tâches d’exécution et n’entrent donc pas en considération pour un véhicule de fonction. D’autre part, les travailleurs nouvellement engagés possèdent un avis plus critique que leurs prédécesseurs sur ce moyen de transport. La voiture de société n’est plus l’avantage par excellence à obtenir au cours de “négociations” relatives aux conditions de salaire et de travail. Il est par exemple plus important aux yeux du travailleur que l’employeur lui laisse la possibilité de compléter lui-même une partie de sa rémunération en fonction de ses besoins spécifiques et la mobilité rentre aussi dans ce cadre. Nous sommes convaincus que, lorsque le projet de loi relatif au budget de mobilité sera approuvé au Parlement, les travailleurs entrant potentiellement en ligne de compte pour une voiture de société demanderont à leur employeur de convertir cette possibilité en un budget de mobilité avec lequel ils pourront eux-mêmes organiser leur mobilité de la manière qui répond le mieux à leurs besoins. Ils opteront alors peut-être pour une voiture plus petite et avec une moindre émission de CO2 qu’ils combineront avec le vélo, les transports en commun ou un système de partage. »

Un travailleur sur 10 se laisse conduire par le train, le tram ou le bus

En 2017, on observait déjà une légère augmentation dans l’intérêt pour les transports en commun. En 2018, 9,9 % des travailleurs du Brabant wallon, donc 1 sur 10, prenaient régulièrement le train, le tram, le bus ou le métro, il s’agit d’une augmentation. Ce chiffre dépasse la moyenne nationale. Benoît Caufriez explique : « Au niveau national, nous atteignons 8 % d’usagers réguliers des transports en commun, mais ils sont plus nombreux dans la réalité. Notre baromètre Acerta ne reprend en effet pas les données du secteur public. Les travailleurs de la fonction publique représentent pourtant une très grande majorité des voyageurs en train et bus pour leurs déplacements domicile-lieu de travail. »

Le vélo ne convainc pas (encore) dans le Brabant wallon

La montée du vélo dans les déplacements domicile-lieu de travail avait déjà commencé en 2011 et se poursuit donc aussi en 2018, mais à peine dans le Brabant wallon. En 2018, seuls 3,7 % des travailleurs ont régulièrement enfourché leur vélo, un pourcentage infime et une augmentation dérisoire par rapport à l’année passée. Pourtant, le Brabant flamand semble lui suivre la tendance nationale.

Benoît Caufriez explique : « Une autre option possible dans les plans cafétéria : le vélo de société. Celui-ci peut alors être utilisé par le travailleur pour ses déplacements privés, mais doit également être régulièrement utilisé pour les déplacements domicile-lieu de travail. Peut-être que le vélo électrique peut encore gagner du terrain. Les cyclistes ont de toute façon les autorités de leur côté : non seulement la législation en matière de budget de mobilité est en construction, mais les autorités investissent également à tous les niveaux afin d’améliorer l’infrastructure et de la rendre plus agréable et sûre pour les cyclistes. »

Répartition des différentes solutions de mobilité

Fig. 2 : Répartition des différentes solutions de mobilité dans le Brabant wallon (2018)

25 km entre le domicile et le lieu de travail

Le travailleur du Brabant wallon travaille en moyenne à 24,9 km de là où il habite tandis que la moyenne nationale s’élève à 19 km. Année après année, ces moyennes restent relativement stables. Benoît Caufriez explique : « À l’heure actuelle, il y a de nombreuses offres d’emploi, ce qui peut davantage inciter les travailleurs indécis à changer d’emploi. Cette réalité n’a toutefois pas entraîné des changements d’emploi en masse afin d’en trouver un plus proche du domicile. La distance entre le domicile et le lieu de travail reste dès lors quasi inchangée. De plus, les 200 000 travailleurs ayant fait leur entrée sur le marché de l’emploi l’année passée n’ont manifestement eu aucun impact sur la moyenne. Comme 25 km représentent de plus en plus une distance faisable à vélo, grâce à des vélos (électriques) plus rapides ainsi qu’à de meilleures pistes cyclables, il ne serait pas étonnant de voir le vélo (de société) gagner du terrain dans les années à venir, aussi dans le Brabant-wallon. »

 

À propos de l’étude

Les données récoltées se basent sur les données salariales réelles de travailleurs en service auprès de plus de 45 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Les données ont été recueillies via le Baromètre de la mobilité Acerta entre 2017 et 2018, et donnent un rendu représentatif de la population active belge. Acerta exécute des mesures sur base trimestrielle.

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