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Effet du coronavirus sur l’emploi dans l’horeca à Namur

06 août 2020
Six collaborateurs permanents de l’horeca sur dix encore au chômage temporaire en juin
La croissance des emplois annulée, deux fois moins d’étudiants jobistes

Bruxelles, le 6 août 2020 – En juin, à Namur, six travailleurs de l’horeca sur dix (62  %) étaient confrontés au chômage temporaire. Il s’agit encore d’un grand groupe, mais pour la première fois depuis des mois, le nombre de chômeurs temporaires dans le secteur a bel et bien baissé. La croissance du nombre d’emplois dans l’horeca à Namur a également été annulée à cause du coronavirus : si en février 2020 le taux d’emploi était encore de 119,2 % par rapport au mois de référence de janvier 2019, en juin, il a chuté pour atteindre 86,9 %. Les cafés, les restaurants, les hôtels et autres structures d’hébergement ont plus ou moins été autant touchés. C’est ce qu’il ressort d'une analyse sectorielle menée par le prestataire de services RH Acerta, reposant sur les données effectives d’un échantillon représentatif de quelque 490 travailleurs dans l’horeca à Namur.

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Avant le coronavirus, 19,2 % d’emplois dans l’horeca de plus que début 2019 ; pendant le coronavirus, jusqu’à 13 % de moins

L’horeca était un secteur en croissance, jusqu’à l’apparition du coronavirus. Si nous prenons janvier 2019 comme référence, l’emploi dans l’horeca à Namur avait augmenté de 19,2 % en février 2020, dernier mois avant le coronavirus.

emploi dans l’horeca à Namur, avec janvier 2019 comme mois de référence ; part de flexi-jobs, d’étudiants et de chômage temporaire

Figure 1 : emploi dans l’horeca à Namur, avec janvier 2019 comme mois de référence ; part de flexi-jobs, d’étudiants et de chômage temporaire

Mais en mars 2020, le coronavirus est apparu et l’horeca a dû fermer ses portes. L’emploi a baissé. Non seulement, dès avril, la croissance d’une année entière a été annulée, mais l’emploi dans l’horeca à Namur a même chuté 13 % en deçà du mois de référence de janvier 2019, pour atteindre 86,9 %, le niveau le plus bas. Les cafés, les restaurants, les hôtels et autres structures d’hébergement ont été pratiquement autant touchés ; l’emploi y est passé respectivement à 86,8 % et 87,6 % par rapport au mois de référence de janvier 2019.

Avril : les jobs étudiants réduits de moitié ; 77,6 % du personnel permanent au chômage temporaire

Les emplois flexibles du secteur de l’horeca ont été directement touchés par le confinement, principalement les jobs étudiants. Comparativement à une année plus tôt (en avril 2019), ces derniers sont passés d'une part de 28,8 % à 14,6 %, soit une baisse de moitié. En avril, presque huit collaborateurs permanents sur dix (77,6 %) ont été confrontés au chômage temporaire d’un jour ou plus.

La résilience du secteur de l’horeca sauve des emplois

Benoît Caufriez, Director Acerta Consult : « Ce n’est pas correct de mettre du personnel permanent au chômage temporaire et de garder entre-temps en service des travailleurs flexi-jobs ou des étudiants. Si un collaborateur permanent peut reprendre des tâches d’un contrat temporaire, c’est ce qui se passe en premier lieu – d’où l’impact immédiat sur la couche flexible. Mais le fait que nous ne sommes pas passés à zéro pour cent de jobs étudiants, voire à 100 % de chômage temporaire a surtout trait à la résilience du secteur, avec des activités de l’horeca qui se sont poursuivies malgré la pandémie ou auxquelles des entreprises sont passées (pensez aux restaurants qui proposaient des menus à emporter). Le personnel de cuisine a donc bel et bien continué à travailler, de même que les coursiers. Il n’est pas rare que ces derniers soient des étudiants. »

Juin 2020 : le niveau d’emploi le plus bas, mais aussi un tournant pour le chômage temporaire

Le signal du mois de juin 2020 écoulé est encore double : d’une part, l’emploi a chuté pour atteindre son plus bas (86,9 % par rapport à janvier 2019) ; d’autre part, moins de travailleurs de l’horeca ont été au chômage temporaire par rapport aux mois de mars, d’avril et de mai.

Benoît Caufriez : « Si nous pouvons nous attendre à une reprise, nous devons d’abord le voir dans les chiffres du chômage temporaire. Ce n’est que lorsque ceux-ci auront baissé que nous verrons revenir dans l’horeca les collaborateurs flexibles, tels que les étudiants jobistes. Le taux de chômage temporaire est déjà bel et bien plus bas en juin : 62 % des collaborateurs permanents de l’horeca y étaient encore confrontés. Le vent semble tourner petit à petit. »

Retour des étudiants jobistes attendu, pas celui des travailleurs flexi-jobs

Benoît Caufriez : « On s’attend pour les mois à venir à une poursuite de la baisse du chômage temporaire dans l’horeca. Les mois d’été sont effectivement les mois traditionnellement les plus prisés pour le tourisme et pour l’horeca, et cet effet continuera à jouer même en temps de coronavirus. Peut-être verrons-nous aussi des étudiants revenir en renfort. En attendant, ces collaborateurs flexibles ne voient pas compensée la perte de leurs revenus complémentaires. » Contrairement à la situation en Flandre, à Namur, nous voyons très peu de travailleurs flexi-jobs actifs dans l’horeca et actuellement, en ces temps de coronavirus, nous n’en voyons pas du tout. »

Pour rappel : dispense ONSS illimitée pour un 1er travailleur encore jusque fin 2020

Pour rappel : dispense ONSS illimitée pour un 1er travailleur encore jusque fin 2020

Benoît Caufriez : « À propos de l’emploi dans l’horeca, nous aimerions une fois encore rappeler aux personnes pour qui cela pourrait être pertinent que 2020 est la dernière année de la dispense ONSS illimitée pour un premier travailleur. L’avantage ONSS illimité expire en 2021 ; il reste six mois pour éventuellement encore en profiter. »

 

À propos des chiffres

Les données recueillies reposent sur un échantillon représentatif de 490 travailleurs occupés auprès d’employeurs de l’horeca de Namur et a été réalisée le 6 juillet 2020.

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