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L’aide à la maternité pour les indépendants gagne en popularité

14 février 2022

Le congé de naissance a stagné l’année dernière en dépit de l’assouplissement des mesures et du baby-boom lié au coronavirus

Bruxelles, février 2022 – De plus en plus de femmes indépendantes font appel à l’aide à la maternité. Le prestataire de services RH Acerta enregistre une augmentation de 28 % au cours des cinq dernières années. Les hommes aussi profitent de plus en plus des mesures de soutien aux indépendants lors de la naissance de leur enfant. Le nombre de demandes de congé de naissance a augmenté de 65 % en trois ans chez les hommes. Pourtant, la popularité du congé de naissance a stagné l’année dernière, malgré l’extension de 10 à 15 jours et le petit baby-boom lié au coronavirus. C’est ce qui ressort des données recueillies par Acerta auprès de 320 000 indépendants. « Il faut encore réduire les obstacles à l’utilisation du congé de naissance ».

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L’aide à la maternité pour les indépendants est bien établie

L’année dernière le nombre de naissances en Wallonie a légèrement augmenté. Ces « bébés corona » ont donné un élan supplémentaire à la popularité de l’aide à la maternité, à laquelle les mères indépendantes peuvent recourir après la naissance de leur enfant. Le prestataire de services RH Acerta note une augmentation de 3,1 % du nombre de demandes par rapport à 2020. Par rapport à il y a cinq ans, l’augmentation est encore plus nette : +28 %. Les chiffres montrent que l’aide à la maternité est de plus en plus fréquente dans notre pays, mais le nombre croissant de femmes qui deviennent indépendantes a probablement aussi une influence sur cette évolution.

Aide à la maternité 2016-2021 – chiffres Acerta

Illustration 1 : Aide à la maternité 2016-2021 – chiffres Acerta

Sandrine Renders, conseiller juridique Starters & Indépendants, explique : « Le nombre de jeunes femmes souhaitant avoir des enfants et devenir indépendantes a longtemps été plus bas. Il est important de noter qu’elles reçoivent aujourd’hui le soutien nécessaire lorsqu’elles construisent une famille. L’aide à la maternité représente un soutien important pour les jeunes mères indépendantes. Depuis plusieurs années, elles ont droit à 12 semaines de congé de maternité avec allocation si elles remplissent certaines conditions. En revanche, en pratique, les jeunes mères trouvaient parfois que suspendre leur activité indépendante pendant 12 semaines était trop long. C’est pourquoi l’aide à la maternité a été créée en 2006, comme mesure de soutien. Les mères indépendantes depuis peu reçoivent une aide sous la forme de 105 titres-services. Elles peuvent les utiliser pour engager une aide-ménagère, ce qui facilite en théorie le fait d’assumer son rôle de parent et d’indépendante en même temps. Et cela se révèle efficace. De plus en plus d’indépendantes se tournent vers ce soutien. »

Le congé de naissance des pères indépendants stagne

Les autorités pensent aussi aux jeunes pères ou co-parents indépendants. Depuis le 1er janvier 2021, les pères indépendants ont deux possibilités après la naissance d’un enfant : 15 jours de congé de naissance avec allocation ou un maximum de 8 jours de congé de naissance avec allocation plus 15 titres-services. Contrairement à l’aide à la maternité, les titres-services ne sont pas un droit automatique : le père ou le co-parent peut choisir cette option. En chiffres absolus, d’année en année, de plus en plus de pères optent pour le congé de naissance. En trois ans, Acerta a vu le nombre de demandes augmenter de 65 %. En 2021, cette tendance à la hausse a quelque peu stagné, malgré l’extension du congé de naissance de 10 à 15 jours le 1er janvier.

Remarque : la grande majorité des pères indépendants optent pour la période de congé plus longue, celle de 15 jours, et non pour les titres-services. En 2021, seuls 2 % des personnes éligibles ont choisi l’option titres-services.

Congé de naissance, titres-services 2019-2021 – chiffres Acerta

Illustration 2 : Congé de naissance, titres-services 2019-2021 – chiffres Acerta

Sandrine Renders ajoute : « Nous voyons deux explications possibles au succès limité des titres-services. La première peut être une motivation positive : les pères et les co-parents préfèrent donner le plus longtemps possible la priorité à la nouvelle vie avec le bébé et utiliser le nombre maximal de jours de congé de naissance. En soi, c’est bien, mais dans la réalité ces indépendants aussi peuvent préférer ne pas mettre leur activité en suspens trop longtemps. Une autre raison pouvant expliquer la rareté de l’utilisation des titres-services est que cela implique encore beaucoup de démarches administratives. Les obstacles sont encore trop nombreux. Pour donner une chance équitable aux titres-services de naissance, la marche à suivre pour les obtenir devrait être plus simple. En effet, si le soutien est pratiquement inaccessible et reste donc essentiellement théorique, il ne sert pas à grand-chose. »

 

À propos des chiffres

L’analyse et les conclusions se basent sur des données recueillies auprès de 320 000 indépendants.

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