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La mobilité professionnelle sur le marché du travail connaît un pic, ce sont principalement les travailleurs qui prennent l’initiative de quitter leur emploi

20 janvier 2022

La mobilité professionnelle sur le marché du travail connaît un pic, ce sont principalement les travailleurs qui prennent l’initiative de quitter leur emploi

Bruxelles, le 20 janvier 2022 – L’année dernière, le marché du travail a de nouveau évolué rapidement à la suite de la première année du coronavirus en 2020. Par conséquent, beaucoup plus de contrats de travail ont été rompus en 2021 qu’en 2020 (+31 %), mais de nombreux nouveaux contrats de travail ont également été conclus (+32 %). Ce qui est particulièrement frappant, c’est que le plus souvent, ce sont les travailleurs qui prennent l’initiative de quitter leur emploi. La rupture de contrat n’était à l’initiative de l’employeur que dans 17 % des cas, c’est le pourcentage le plus bas de ces trois dernières années. La vague de démissions dans notre pays n’a pas l’ampleur de la Grande Démission aux États-Unis, mais il s’avère quand même que ce sont surtout les collaborateurs les plus jeunes, âgés de 25 à 35 ans, qui souhaitent reprendre leur carrière en main. « Les entreprises ne peuvent pas l’ignorer et doivent plus que jamais miser sur une politique de rétention », estiment les experts du marché du travail d’Acerta.

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En 2020, le marché du travail a adopté une attitude attentiste en raison du coronavirus et des confinements associés. Par conséquent, le nombre de ruptures de contrats de travail a sensiblement diminué : les travailleurs eux-mêmes ont moins démissionné parce qu’ils ne pouvaient pas trouver immédiatement du travail ailleurs, et les employeurs ont donné moins de préavis à leurs collaborateurs en raison du système de chômage temporaire. En 2021, la mobilité est de retour sur le marché du travail. L’année dernière, 32 % plus de nouveaux contrats de travail à durée indéterminée ont été conclus et 31 % plus de contrats ont été rompus par rapport à 2020. Ainsi, les chiffres relatifs aux entrées sur le marché du travail se situent approximativement au niveau de 2019 (précorona) : +4,8 %. Le nombre de ruptures de contrats est même nettement plus élevé qu’en 2019 : +18,1 %. Cela n’est pas seulement dû au fait qu’il y a eu plus de ruptures de contrat forcées ou volontaires, mais aussi au fait que davantage de personnes ont pris leur pension (anticipée).

Contrats à durée indéterminée, évolution : 2021 par rapport à 2020 et à 2019

Illustration 1 : Contrats à durée indéterminée, évolution : 2021 par rapport à 2020 et à 2019

Plus d’un départ sur trois a lieu à l’initiative du travailleur lui-même

Si un contrat de travail est rompu, il n’est pas très probable que ce soit l’employeur qui décide de se séparer de son travailleur. Au contraire : dans 34 % des cas, le travailleur démissionne de lui-même. Seuls 17,3 % des contrats ont été rompus à l’initiative de l’employeur, soit le pourcentage le plus faible depuis trois ans. Les autres cas sont des ruptures de contrat par accord mutuel (35,3 %) ou pour d’autres raisons (13,3 %), y compris la pension (anticipée).

Contrats à durée indéterminée, évolution : 2021 par rapport à 2020 et à 2019

Illustration 2 : Contrats à durée indéterminée, évolution : 2021 par rapport à 2020 et à 2019

Anne-Sophie Bialas, experte en talents chez Acerta Consult, explique : « Les flux entrants et sortants du marché du travail semblent s’annuler, mais il y a quand même une grande différence. Ce sont principalement les travailleurs qui prennent l’initiative de mettre fin à leur contrat, ce qui oblige les entreprises à réagir et à recruter du nouveau personnel. Le phénomène est similaire à la Grande Démission qui a eu lieu aux États-Unis l’année dernière, mais dans une moindre mesure. Par conséquent, de nos jours, les entreprises doivent parfois trouver des moyens très créatifs pour se démarquer sur un marché du travail tendu et pour trouver le bon personnel. Au lieu d’investir dans des campagnes de recrutement créatives, les entreprises feraient mieux de travailler à une politique de rétention solide. Outre les facteurs de motivation tels que la rémunération, ce type de politique se fonde principalement sur le modèle qui se base sur les formes intrinsèques de motivation des travailleurs : l’autonomie, l’implication dans l’entreprise et les compétences appropriées pour le poste. Le dirigeant est plus important que jamais, lui aussi. Les travailleurs choisissent une organisation, mais quittent cette organisation s’ils ne s’entendent pas avec leur patron. »

Ce sont surtout les jeunes travailleurs qui démissionnent

Autre constatation importante : ce sont surtout les employés âgés de 25 à 35 ans qui prennent l’initiative de changer d’emploi, plus qu’avant. Ainsi, on constate 44 % de sorties supplémentaires chez les 25-30 ans en 2021 par rapport à 2020 et 39 % de sorties supplémentaires chez les 30-35 ans.

Ruptures des contrats à durée indéterminée par catégorie d’âge, 2021 par rapport à 2020 et 2021 par rapport à 2019

Illustration 3 : Ruptures des contrats à durée indéterminée par catégorie d’âge, 2021 par rapport à 2020 et 2021 par rapport à 2019

 

À propos des chiffres

Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.

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