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Le coronavirus provoque une remarquable stagnation du marché de l’emploi

29 septembre 2020

Jusqu’à 15 % de ruptures de contrats en moins et jusqu’à 41 % de nouveaux contrats fixes en moins

Bruxelles, le 29 septembre 2020 – La crise du coronavirus a provoqué une stagnation remarquable du marché de l’emploi. Depuis le confinement, le nombre de ruptures de contrats de travail à durée indéterminée a diminué de 15 % en Belgique. Les nouveaux contrats de travail ont également connu une baisse jusqu’à 41 %. Voici les conclusions de l’entreprise de services RH ACERTA à l’issue de l’analyse des données de plus de 40 000 employeurs. Autre rupture de tendance marquante : durant le confinement, la rupture de contrat a plus souvent été initiée par l’employeur. Auparavant, la décision de rompre le contrat venait surtout des collaborateurs.

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Jusqu’à 15 % de sorties en moins sur le marché de l’emploi

Depuis le confinement, le nombre de ruptures de contrats à durée indéterminée a diminué de 15 % par rapport à la même période l’année dernière. C’est en avril que l’on constate la plus grande baisse : - 15,62 % par rapport à avril 2019. Les mois de mars, mai, juin et août présentent toutefois aussi au moins 10 % de ruptures de contrats en moins que l’année dernière.

rupture de contrats à durée indéterminée, % de la population active totale.

Figure 1 : rupture de contrats à durée indéterminée, % de la population active totale.

Amandine Boseret, conseillère juridique chez Acerta, déclare : « Les chiffres s’expliquent par le fait que le marché de l’emploi est passé en mode de survie pendant la crise du coronavirus. Les entreprises pouvaient se rabattre sur des filets de sécurité tels que le chômage temporaire corona et le congé parental corona. Très vite, ils ont eu le réflexe de se dire que face à cette situation inédite, ils ne devaient pas prendre de décision hâtive. La pénurie sur le marché de l’emploi se poursuivra même après le coronavirus, il est donc préférable de conserver autant que possible vos collaborateurs. »

L’employeur le plus souvent à l’initiative de la rupture de contrat

Même si les derniers mois ont vu une diminution du nombre de ruptures de contrat, Acerta a toutefois constaté une rupture de tendance : de plus en plus d’employeurs ont eux-mêmes pris l’initiative de rompre le contrat. Avant la crise du coronavirus, l’initiative de rompre le contrat venait généralement du travailleur. En mai et juin, les employeurs ont toutefois pris l’avantage. Près de trois ruptures de contrat sur dix étaient forcées.

Une rupture sur trois se fait néanmoins encore de commun accord, cette part est restée plus ou moins la même ces derniers mois.

rapport des initiatives de sorties

Figure 2 : rapport des initiatives de sorties

Amandine Boseret : « Nous constatons une nette augmentation du nombre de dossiers d’outplacement. C’est une conséquence immédiate du rôle plus actif de l’employeur dans les chiffres de ruptures de contrat. Seuls les licenciements sont susceptibles d'activer un trajet d’outplacement.  »

Jusqu’à 41 % de nouveaux contrats en moins sur le marché de l’emploi

Le coronavirus a paralysé le marché de l’emploi, car les nouveaux contrats à durée indéterminée connaissent également une baisse depuis le mois de février. Depuis le mois de mai, ils sont même en chute libre. Ce mois de mai a connu une baisse de 41,44 % de contrats à durée indéterminée par rapport à 2019. En juin, juillet et août aussi, les pourcentages sont restés nettement inférieurs au niveau de 2019.

Contrats à durée indéterminée débutés (entrée) et rompus (sortie), 2020 par rapport à 2019

Figure 3 : Contrats à durée indéterminée débutés (entrée) et rompus (sortie), 2020 par rapport à 2019

Amandine Boseret précise : « Ces derniers temps, chez Acerta, nous recevons nettement plus de demandes juridiques concernant le licenciement. Il est toutefois toujours de notre responsabilité à tous de bien envisager toutes les options et de ne pas se précipiter vers le licenciement classique. Il existe certainement encore d’autres options, pensez au “prêt” temporaire de collaborateurs à des secteurs qui connaissent actuellement un pic d’activité. La flexibilisation et l’individualisation du marché de l’emploi ont révélé de nouvelles pistes RH dont nous pouvons maintenant tester la valeur. Nous remarquons également que cela préoccupe les employeurs aux questions que nous recevons. D’une part, ils restent prudents en matière d’embauche de nouveaux collaborateurs en raison de l’incertitude. D’autre part, ils sont conscients que le licenciement n’est pas souhaitable à moyen terme pour conserver leurs talents. Repartir de zéro parce que vous avez licencié vos travailleurs pour devoir en recruter d’autres après n’est en aucun cas le scénario idéal pour une reprise rapide. »

 

À propos des chiffres

Les données recueillies sont basées sur un échantillon représentatif de collaborateurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.

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