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Le salaire est le facteur de bonheur le plus important au travail

16 décembre 2020

Pourtant, six travailleurs sur dix ne savent pas en quoi consiste la politique salariale de leur employeur

Bruxelles, le 16 décembre 2020 – La crise du coronavirus, plus que tout le reste, fait prendre conscience aux Belges de l’importance du salaire versé chaque mois sur leur compte. Plus de la moitié des travailleurs indiquent qu’un bon salaire est le facteur de bonheur le plus important au travail. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta auprès de 2000 Belges actifs. Cependant, de nombreux Belges ne savent pas s’ils sont effectivement payés à hauteur de leur travail. Près de six travailleurs sur dix ignorent totalement comment leur employeur détermine leur salaire et celui de leurs collègues. Selon Acerta, de nombreuses entreprises devront repenser leur politique salariale l’année prochaine si elles veulent garder leur meilleure main d’œuvre dans ce marché de l’emploi en pénurie.

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53 % des travailleurs trouvent que le salaire est le facteur de bonheur le plus important au travail

Première conclusion frappante de l’enquête menée par Acerta : il existe un lien très net entre le salaire et le bonheur au travail. 53 % des personnes interrogées citent le salaire comme facteur de bonheur le plus important au travail. La composition du package salarial influence toujours grandement le choix de l’entreprise dans laquelle le Belge actif souhaite travailler. 38 % des travailleurs changeraient d’employeur pour un meilleur salaire, 27 % resteraient chez le même employeur s’ils bénéficiaient d’un package salarial intéressant. Il convient de noter que ces derniers temps, la sécurité de l’emploi constitue un autre facteur très important pour que les travailleurs se sentent heureux au travail. Plus de quatre sur dix (42 %) changeraient d’employeur si la nouvelle entreprise leur offrait une sécurité d’emploi suffisante.

Dans quelle mesure ces facteurs sont-ils importants 1) pour votre bonheur personnel au travail ; 2) dans le choix d’un nouvel employeur ?

Illustration 1 : Dans quelle mesure ces facteurs sont-ils importants 1) pour votre bonheur personnel au travail ; 2) dans le choix d’un nouvel employeur ?

Catherine Langenaeken, Senior Consultant Legal & Reward chez Acerta, déclare : « Notre enquête à grande échelle menée auprès des travailleurs s’est déroulée en septembre, une période indéniablement marquée par le coronavirus. Il est impossible que les réponses n’aient pas été influencées par la situation sanitaire. Il est en outre logique qu’en période de crise, les travailleurs se préoccupent à nouveau davantage de la sécurité et des besoins fondamentaux, tels que le salaire. En période de relance économique, l’attention se refocalisera sur la culture d’entreprise ou encore les possibilités d’évolution par exemple, des points qui comptent cependant moins pour les travailleurs à l’heure actuelle. En cette période difficile, c’est la somme nette versée chaque mois sur leur compte qui importe le plus. »

57 % des collaborateurs n’ont aucune vue sur la politique salariale

Les Belges ont beau attacher énormément d’importance à leur salaire, près de six travailleurs sur dix (57 %) indiquent ne pas savoir comment leur salaire est établi, ou du moins pensent que la communication autour de la politique salariale menée dans l’organisation n’est pas transparente : 46 % estiment purement et simplement qu’aucune communication n’est effectuée sur la politique salariale, et 11 % n’ont aucune idée de ce en quoi cette politique consiste.

Catherine Langenaeken précise : « Une question importante mérite d’être posée : les collaborateurs ne sont-ils pas au courant de ce en quoi consiste leur politique salariale, ou aucune politique salariale claire n’existe ? Il devrait être évident de rémunérer correctement les travailleurs et de communiquer de façon transparence à ce sujet. Cette enquête constitue donc un signal d’alarme pour toutes les entreprises : celles qui souhaitent garder leur meilleure main d’œuvre l’année prochaine doivent être plus claires sur la manière dont les prestations sont rémunérées. »

Politique salariale au sein de l’organisation (enquête d’Acerta auprès des travailleurs)

Illustration 2 : Politique salariale au sein de l’organisation (enquête d’Acerta auprès des travailleurs)

Il reste une grande marge de progression pour que les entreprises rémunèrent leurs collaborateurs à hauteur de leur travail. Seul un collaborateur sur cinq (22 %) estime que son salaire actuel est calculé en fonction de la qualité de son travail. 62 % indiquent qu’ils souhaiteraient gagner plus après une évaluation (positive), 70 % aimeraient être récompensés des efforts fournis pour accroître leur employabilité.

84 % des collaborateurs aimeraient un budget salarial

Autre élément frappant : le besoin d’autonomie des travailleurs au travail se traduit non seulement par des horaires ou des lieux de travail flexibles, mais également en termes de salaire. Il y a deux ans, 70,5 % des travailleurs étaient déjà demandeurs d’un budget qui leur permette de faire leurs propres choix en matière de composition de salaire et d’éventuels avantages. Aujourd’hui, ce chiffre s’élève à 84 %. Toutefois, les employeurs n’ont pas encore pleinement compris que les travailleurs souhaitaient avoir davantage voix au chapitre concernant leur package salarial. Seulement quatre employeurs sur dix (43 %) supposent que les travailleurs souhaitent bénéficier de cette autonomie.

Illustration 3 : Importance de la flexibilité en matière de salaire

Illustration 3 : Importance de la flexibilité en matière de salaire

Catherine Langenaeken ajoute : « L’évolution des relations de travail que nous constatons de manière générale va de pair avec l’individualisation de l’époque à laquelle nous vivons. L’indépendance par rapport aux horaires et au lieu de travail est devenue une évidence, surtout en période de coronavirus. Un salaire fondé sur l’ancienneté et l’indexation est un salaire basé sur des facteurs que les gens ne contrôlent pas, et n’est donc pas attirant. L’avenir réside dans une politique salariale juste et transparente qui implique les travailleurs. »

 

À propos des chiffres

Les données sont issues de l’enquête biennale à grande échelle qu’ACERTA fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès de 2072 travailleurs. Cela constitue un échantillon représentatif du marché du travail sur la base des chiffres les plus récents de Statbel. Cette enquête est le pendant de l’enquête biennale d’Acerta auprès des employeurs en 2019 et s’est déroulée du 1er au 21 septembre 2020.

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