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Moins de travailleurs belges prennent une interruption de carrière. Une conséquence du télétravail ?

04 octobre 2021

Cet été, les chiffres des interruptions de carrière étaient de 12 % inférieurs à ceux des années précédentes

Bruxelles, le 4 octobre 2021 – Près de 7 % des travailleurs belges ont pris une forme d’interruption de carrière cet été, comme un crédit-temps, un congé parental ou un congé pour soins palliatifs. Il s’agit d’une diminution de près de 12 % par rapport aux étés 2019 et 2020. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta auprès de 260 000 travailleurs. L’explication ? La hausse du télétravail (a) réduit la nécessité d’une interruption de carrière structurelle.

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12 % d’interruptions de carrière de moins qu’en 2019 et 2020

La popularité de l’interruption de carrière est en berne. Ce système, qui permet aux salariés belges d’interrompre leur travail à temps plein ou à mi-temps pendant une certaine période, regroupe le crédit-temps et les congés thématiques, tels que le congé parental, le congé pour soins palliatifs et le congé pour assistance médicale.

Le nombre de travailleurs prenant une interruption de carrière reste cantonné en dessous des 7 % depuis octobre 2020 déjà, tandis qu’il était systématiquement supérieur à 7 %, voire 8 % au cours des deux dernières années. Ces deux derniers mois, la diminution est frappante. En août, les travailleurs étaient 12,5 % de moins à prendre une interruption de carrière comparé à 2020, et 12 % de moins comparé à 2019. Pour le mois de juillet, nous constatons une diminution de 12 % par rapport à 2020 et de 10,9 % par rapport à 2019.

% de travailleurs qui ont eu recours à une forme d’interruption de carrière

Illustration 1 : % de travailleurs qui ont eu recours à une forme d’interruption de carrière

Pour les experts d’Acerta, les facteurs qui expliquent cette tendance à la baisse sont clairs : le coronavirus et le télétravail.

Nathalie Florent, Senior Consultant chez Acerta Consult, indique : « L’une des raisons principales pour lesquelles les travailleurs ont moins eu recours à l’interruption de carrière ces derniers mois est la percée du télétravail, devenu obligatoire ou fortement recommandé ces derniers temps. Le télétravail et le travail à domicile ont permis aux travailleurs de trouver plus facilement un meilleur équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Les télétravailleurs peuvent interrompre brièvement leur travail. Si de courtes interruptions sont possibles, l’interruption de carrière structurelle n’est plus nécessaire pour certains travailleurs. »

Les effets du travail hybride sur l’interruption de carrière

Nathalie Florent d’Acerta poursuit : « Il sera intéressant d’examiner au cours des prochains mois si le nombre d’interruptions de carrière repartira à la hausse, maintenant que de plus en plus de travailleurs retournent (partiellement) au bureau. 9 employeurs sur 10 adoptent une forme de travail hybride, mais selon notre enquête récente, l’accent est à nouveau mis sur la présence au bureau. Le crédit-temps et les congés thématiques vont-ils regagner en popularité ? Ou un ou deux jours de télétravail suffiront-ils pour que les travailleurs s’organisent et continuent à bien concilier travail et famille ? »

 

À propos des chiffres

Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.

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