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« Au lendemain de la crise du coronavirus, les trajets des navetteurs seront réduits » (Acerta)

07 mai 2020
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Actuellement, le travailleur belge habite en moyenne à 20,5 km de son travail

 

  • Vers une réduction du nombre total de kilomètres de navette. Acerta s’attend à ce que le coronavirus provoque un changement de mentalité qui ancrera le télétravail plus structurellement dans les entreprises.
  • C’est à Bruxelles que le potentiel de télétravail est le plus important : 6 travailleurs sur 10 font la navette jusqu’à Bruxelles depuis une autre région.
  • Ce sont les plus grandes entreprises qui peuvent le plus réduire le nombre de kilomètres de navette, étant donné que leurs collaborateurs viennent de plus loin et qu’elles peuvent plus facilement introduire le télétravail à grande échelle pour leurs employés.

 

Bruxelles, le 7 mai 2020 – La crise du coronavirus réduira le temps et le nombre de kilomètres perdus dans les trajets domicile-lieu de travail. L’introduction structurelle du travail à domicile sera le facteur moteur de cette évolution, estime le groupe de services RH Acerta. La distance moyenne domicile-lieu de travail du travailleur belge est actuellement de 20,5 km. Les navettes sont particulièrement nombreuses vers et depuis la Région de Bruxelles-Capitale. C’est là que se trouvent les plus grandes possibilités pour le télétravail selon une analyse de la distance moyenne des navettes par région réalisée par Acerta.

Depuis le lockdown, la circulation sur les routes belges est devenue beaucoup plus fluide. En raison de la demande expresse de télétravailler lorsque c’est possible, il n’y a pratiquement plus d’embouteillages. Reprendrons-nous nos vieilles habitudes lorsque de plus en plus d’entreprises recommenceront à fonctionner à plein régime ? « Pas forcément », affirme Olivier Marcq, juriste chez Acerta : « Le travailleur moyen habite actuellement à environ 20,5 km de son lieu de travail. En temps normal, cela entraîne beaucoup de circulation, mais la crise du coronavirus a poussé une grande partie de la population active à soudainement travailler à domicile, supprimant ainsi la distance domicile-lieu de travail. Nous prévoyons que le nombre de kilomètres parcourus entre le domicile et le lieu de travail va fortement diminuer en raison des effets positifs du télétravail constatés par les entreprises et les travailleurs. Non pas parce que les gens vont habiter plus près de leur lieu de travail, mais bien parce qu’ils travailleront davantage à domicile. »

Jamais 100 % de travail à domicile

Acerta ne s’attend pas à ce que les entreprises fassent télétravailler à 100 % leurs travailleurs après la crise du coronavirus. Toutefois, il semble certain que beaucoup plus d’entreprises autoriseront le télétravail de manière structurelle. Il ressort d’une précédente étude d’Acerta que plus de six entreprises sur dix ont déjà introduit le télétravail pendant la crise du coronavirus. « Nous n’avons aucune raison de croire qu'elles feront machine arrière après la crise du coronavirus. Il s’agira probablement d’un ou deux jours de travail à domicile par semaine, jamais d’une semaine de travail complète. Le contact social sur le lieu de travail reste très important et peut stimuler la créativité au travail », selon Olivier Marcq.

Les travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale effectuent les plus grandes distances : 27 km

Le travail à domicile aura inévitablement un impact sur le nombre de kilomètres parcourus. Acerta a calculé la distance moyenne parcourue par les travailleurs pour l’ensemble de l’année 2019. Les chiffres montrent que les travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale sont ceux qui doivent effectuer les trajets les plus longs. La distance domicile-lieu de travail moyenne pour 2019 est de 27,1 km. Cela représente déjà une diminution significative par rapport à il y a quelques années. En 2005, la distance de la navette vers Bruxelles comptait 10 km de plus, soit un total de 37,6 km.

En Flandre, les travailleurs parcourent en moyenne 19,7 km. En Wallonie, ils habitent en moyenne à 21,5 km de leur lieu de travail. Dans les deux régions, on n’observe quasiment aucune évolution au cours des quinze dernières années. Dans l’ensemble, l’établissement auquel est rattaché le travailleur belge est situé en moyenne à 20,4 km de son domicile.

Quelle distance parcourent les travailleurs ? Moyennes en km, contrats à durée indéterminée au 1er janvier

Figure 1 : Quelle distance parcourent les travailleurs ? Moyennes en km, contrats à durée indéterminée au 1er janvier

Le télétravail, le plus grand potentiel pour Bruxelles

D’où viennent les travailleurs à Bruxelles, en Flandre et en Wallonie ? En Flandre et en Wallonie, ils semblent venir principalement de la même région. Bruxelles, en revanche, attire des travailleurs d’au-delà de ses frontières régionales. 59 % des travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale font la navette vers notre capitale depuis une autre région. 1 travailleur sur 10 fait par exemple la navette depuis la Flandre orientale.

C’est pour ces travailleurs qui font quotidiennement la navette vers Bruxelles que le télétravail offre les plus grandes possibilités. Olivier Marcq : « En outre, la Région de Bruxelles-Capitale compte un grand nombre d’entreprises de services sur un territoire relativement restreint. Il est également plus facile pour ces entreprises de services d'introduire le télétravail. Plus le nombre de travailleurs venant d’ailleurs/de loin est important, plus la promotion du télétravail pourrait avoir un impact important sur la région et donc sur la mobilité de celle-ci. »

D’où viennent les travailleurs ? Par région, contrats à durée indéterminée au 1er janvier 2020

Figure 2 : D’où viennent les travailleurs ? Par région, contrats à durée indéterminée au 1er janvier 2020

D’où viennent les travailleurs ? Par province, contrats à durée indéterminée au 1er janvier 2020

Figure 3 : D’où viennent les travailleurs ? Par province, contrats à durée indéterminée au 1er janvier 2020

Les grandes entreprises en particulier peuvent fortement réduire le nombre de kilomètres des trajets domicile-lieu de travail

Plus l’entreprise est grande, plus les travailleurs viennent de loin, constate Acerta. Le champ d’attraction des plus grands employeurs a donc littéralement une plus longue portée. Cela est dû à plusieurs facteurs : leur réputation, leur employer branding, leur parc de voitures de société, leur politique de rémunération... Les plus petits employeurs sont également attractifs, mais surtout pour les personnes dans l’environnement immédiat.

C’est donc dans les grandes entreprises occupant des employés qu’une éventuelle expansion du télétravail pourrait avoir le plus grand impact sur le nombre de kilomètres parcourus pour les trajets domicile-lieu de travail. Olivier Marcq : « Les grandes entreprises sont en outre souvent les mieux placées pour introduire le télétravail à grande échelle, parce qu’elles disposent des infrastructures informatiques et autres nécessaires. Le télétravail pourrait compenser au moins partiellement la corrélation entre la distance et la popularité d’un employeur. En effet, si vous pouvez travailler à domicile, l’implantation de votre employeur a soudain beaucoup moins d’importance. »

 

À propos des chiffres

Les chiffres sont basés sur plus de 1,5 million de contrats de travail de 73 000 entreprises. La distance domicile-lieu de travail a été calculée pour des contrats de travail valables au 1er janvier de 2005, 2010, 2015 et 2020.

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