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La crise du coronavirus n’a pas fini d’impacter les jeunes

27 août 2021

L’afflux de jeunes de (moins de) 25 ans est inférieur de 26,4 % en 2021 par rapport à l’année 2019, dernière année avant le coronavirus

Bruxelles, le 27 août 2021 - Au premier semestre 2021, le nombre de jeunes entrés en service avec un contrat de travail à durée indéterminée était inférieur à celui de la même période deux ans plus tôt. L’afflux de travailleurs âgés de 25 ans ou moins est de 26,4 % inférieur à ce qu’il était avant la crise du coronavirus et 4,7 % moins élevé que l’an passé. Les jeunes constituent ainsi la seule catégorie d’âge qui n’a pas connu de nouvelle hausse depuis 2020, soit l’année du coronavirus. C’est ce qu’il ressort d’une enquête de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de plus de 30 000 employeurs. En outre, Acerta a comparé le salaire brut de ces jeunes : avec une moyenne de 2620,85 euros, le secteur pharmaceutique leur offre le salaire de départ le plus élevé. Dans les secteurs de l’alimentation et de la logistique, qui ont bien résisté à la crise du coronavirus, les salaires d’entrée augmentent fortement, à savoir respectivement de 13,6 et 11,1 %.

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L’impact de la crise du coronavirus se voit clairement dans l’afflux de nouveaux travailleurs bénéficiant de contrats à durée indéterminée. Au cours des six premiers mois de 2020, l’afflux a diminué pour tous les groupes d’âge. La plus forte baisse a été enregistrée dans la catégorie d’âge des 55 ans ou plus : le nombre de collaborateurs à avoir commencé à travailler avec un contrat à durée indéterminée est de 23,8 % inférieur. La catégorie d’âge la plus jeune (25 ans ou moins) emboîte le pas à cette tranche d’âge avec une diminution de 22,7 %. L’afflux du groupe d’âge restant (26 à 55 ans) a connu une baisse de 16,1 %.

Évolution des flux d’entrée par catégorie d’âge par rapport aux périodes précédentes, uniquement les contrats de travail à durée indéterminée

Illustration 1 : Évolution des flux d’entrée par catégorie d’âge par rapport aux périodes précédentes, uniquement les contrats de travail à durée indéterminée

*Les pourcentages se rapportent toujours au premier semestre de l’année

Les jeunes sont toujours affectés par la crise du coronavirus

Parallèlement, l’afflux de travailleurs âgés de plus de 25 ans est à nouveau plus élevé qu’en 2020 : une augmentation de 3,1 % pour les personnes âgées de 26 à 55 ans et une hausse de 9,4 % pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Toutefois, l’afflux de jeunes travailleurs (25 ans ou moins) reste inférieur pour l’année 2021 (‑4,7 %) par rapport à 2020, soit l’année du coronavirus.

Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta, déclare : « Cette période est difficile pour les jeunes. Le groupe d’âge le plus jeune est peut-être celui qui a le plus ressenti l’impact de la crise du coronavirus. Nous estimons donc que l’afflux à nouveau plus élevé qu’en 2020 de personnes de plus de 25 ans est un bon signe d’espoir. Nos autres enquêtes montrent également que les entreprises recrutent à nouveau davantage et que la pénurie sur le marché de l’emploi se fait même à nouveau sentir. »

Afflux de travailleur avec un contrat à durée indéterminée au cours des six premiers mois de 2019, 2020 et 2021, par catégorie d’âge, évolution par rapport au nombre total de travailleurs

Illustration 1 : Afflux de travailleur avec un contrat à durée indéterminée au cours des six premiers mois de 2019, 2020 et 2021, par catégorie d’âge, évolution par rapport au nombre total de travailleurs​

Le secteur pharmaceutique est celui qui paie le mieux les jeunes

Acerta a également comparé le salaire mensuel brut des jeunes débutants (25 ans ou moins) dans différents secteurs. Avec un salaire mensuel brut moyen de 2620,85 euros, le secteur pharmaceutique verse les salaires les plus élevés à ces jeunes travailleurs. Ce salaire moyen a augmenté de 5,7 % par rapport à 2019.

Laura Couchard ajoute : « Le secteur pharmaceutique joue un rôle important pendant cette crise du coronavirus. Il suffit de penser au développement et à la production des vaccins, au dépistage du coronavirus et aux conseils relatifs aux mesures de sécurité et d’hygiène que chacun doit suivre. Cela explique l’augmentation du salaire mensuel brut moyen des jeunes travailleurs qui débutent dans ce secteur, bien que ce dernier ne connaisse pas la plus forte augmentation. »

Les salaires des jeunes débutants augmentent dans les secteurs de l’alimentation et de la logistique

Les secteurs de l’alimentation et de la logistique ont bien résisté à la crise du coronavirus, ce qui se reflète également dans les salaires de départ : le salaire de départ moyen dans ces secteurs a augmenté de respectivement 13,6 et 11,1 %.

En revanche, le secteur de la construction, qui s’est également bien porté pendant la crise du coronavirus, n’a enregistré qu’une croissance de 0,4 % des salaires de départ. Laura Couchard précise : « Fait remarquable : nous constatons une hausse du salaire de départ moyen dans les secteurs de l’alimentation et de la logistique (secteurs qui ont tous deux bien fonctionné pendant la crise du coronavirus). Le secteur de la construction déroge un peu à la règle. Cela est probablement dû aux barèmes qui s’appliquent dans ce secteur. »

Le secteur de l’horeca utilise la rémunération pour lutter contre la pénurie sur le marché de l’emploi

Dans l’horeca, l’évolution salariale des jeunes de 25 ans ou moins qui arrivent sur le marché de l’emploi est la plus frappante. Le secteur a enregistré une hausse de 22,2 % par rapport à 2019. Laura Couchard conclut : « Le secteur de l’horeca est aux prises avec une pénurie structurelle de personnel. Afin d’attirer du personnel, ils essaient de rendre le salaire plus attractif pour les jeunes qui débutent. Le salaire d’entrée moyen dans le secteur de l’horeca a augmenté de 22,2 % par rapport à 2019. Il s’agit de la plus forte augmentation tous secteurs confondus. »

Évolution salariale des jeunes de 25 ans ou moins au premier semestre, comparaison 2021 par rapport à 2019, uniquement les contrats de travail à durée indéterminée

Illustration 2 : Évolution salariale des jeunes de 25 ans ou moins au premier semestre, comparaison 2021 par rapport à 2019, uniquement les contrats de travail à durée indéterminée

 

À propos des chiffres

Les données sont basées sur les données réelles des travailleurs bénéficiant d’un contrat à durée indéterminée au cours des six premiers mois de 2019, 2020 ou 2021, en service auprès de plus de 30 000 employeurs du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Le sous-groupe avec les travailleurs entrants âgés de 25 ans ou moins comprend plus de 7600 travailleurs.

Nous considérons le salaire mensuel brut normal pour un emploi à temps plein qu’un travailleur reçoit, sans les avantages supplémentaires tels que la prime de fin d’année, le double pécule de vacances, les chèques repas et autres avantages.

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