Deux ans après le durcissement de la déductibilité fiscale des voitures de société : les émissions de CO2 du parc automobile des entreprises ont diminué d’un tiers
Près de trois véhicules de société sur dix sont 100 % électriques dans notre pays
Bruxelles, le 24 juin 2025 – Deux ans après l’entrée en vigueur des nouvelles règles fiscales relatives à la déductibilité des voitures de société, les émissions moyennes de CO2 du parc automobile des entreprises belges ont baissé d’un tiers. En l’espace de 10 ans, ces émissions de CO2 ont presque diminué de moitié. Au cours de cette même période, la valeur catalogue moyenne des voitures de société proposées par les entreprises belges a quant à elle augmenté de 47 %. Le pourcentage de véhicules 100 % électriques parmi les voitures de société belges dépasse pour la première fois un quart. C’est ce que révèle une analyse menée par l’entreprise de services RH Acerta Consult sur la base des données de 6700 employeurs.
Dès le 1er janvier 2026, seules les voitures de société hybrides les plus écologiques du marché pourront bénéficier d’un régime fiscal avantageux. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement De Wever. La Vivaldi avait déjà décidé qu’à partir de l’été 2023, les voitures hybrides deviendraient de moins en moins avantageuses sur le plan fiscal pour les entreprises. Deux ans après l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles fiscales, les résultats sont déjà non négligeables, comme le montre l’étude réalisée par Acerta Consult.
Baisse d’un tiers des émissions de CO2
Les émissions moyennes de CO2 des véhicules de société dans notre pays ont en effet diminué d’un tiers depuis l’été 2023, passant de 100,3 g/km à 66,57 g/km. Au cours de la dernière décennie, les émissions moyennes de CO2 ont même diminué de près de moitié, passant de 121,24 g/km à 66,57 g/km.

Illustration 1 : Évolution des émissions moyennes de CO2 des voitures de société, situation au 31 mai de chaque année – Chiffres d’Acerta
En parallèle, malgré la réduction des émissions de CO2, la valeur catalogue moyenne des voitures de société est passée de 30 745 euros (2015) à 45 221,6 euros (2025) au cours de la dernière décennie, soit une augmentation de 47 %. Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation du nombre de véhicules électriques et hybrides dans les parcs automobiles belges, en particulier les SUV (électriques). En revanche, la valeur catalogue moyenne des voitures à moteur thermique s’est stabilisée ou a légèrement diminué depuis l’augmentation du nombre de véhicules électriques. Pour les voitures 100 % électriques, la valeur catalogue moyenne est passée de 36 093 euros en 2015 à 57 787 euros, soit une augmentation de 60 % en l’espace de 10 ans.

Illustration 2 : Évolution de la valeur catalogue moyenne des voitures de société – Chiffres d’Acerta
Catherine Langenaeken, experte en mobilité chez Acerte, explique : « Les premières années, l’augmentation rapide de la valeur des véhicules électriques était principalement due à l’introduction de nouveaux modèles plus grands. À l’époque, l’impact était limité, car seul un petit nombre de véhicules (de société) électriques étaient utilisés. Dès 2023, cependant, nous avons constaté une influence significative sur la valeur catalogue moyenne. Cette valeur catalogue ne couvre toutefois pas la totalité des coûts. Le coût d’un véhicule de société électrique est en effet bien plus complexe à déterminer. Outre les avantages fiscaux pour les véhicules de société électriques, les coûts de consommation, d’entretien et d’usure des pneus sont différents et même variables (tels que les fluctuations des prix du carburant, par exemple) selon que l’on opte pour l’électrique ou non. Il est donc très difficile d’établir une comparaison directe. »
Les voitures électriques pour la première fois majoritaires
L’étude menée par Acerta Consult révèle qu’aujourd’hui, 27,87 % de l’ensemble du parc belge de voitures de société est constitué de véhicules 100 % électriques. Leur pourcentage a augmenté de manière significative depuis le durcissement des règles fiscales en 2023. Pour la première fois, la voiture électrique devient même la catégorie la plus représentée. Les autres types de voitures occupent la part suivante dans le parc automobile des entreprises : les voitures à essence représentent 25,24 % des voitures de société, les diesels 23,44 % et les hybrides 23,22 %.

Illustration 3 : Évolution de la part des véhicules de société – Chiffres d’Acerta
Catherine Langenaeken ajoute : « Dans l’accord de Pâques, le gouvernement fédéral a décidé de maintenir la déduction fiscale pour les véhicules de société hybrides plus longtemps que prévu. Il s’agit toutefois d’une mesure temporaire. Les informations recueillies sur le terrain suggèrent toutefois que ce maintien des mesures n’encouragera pas les employeurs à opter pour des véhicules de société hybrides comme solution transitoire. La tendance est claire : nous nous dirigeons vers une flotte 100 % électrique. Les travailleurs préfèrent également cette option, car l'avantage en nature est nettement moins élevé pour les véhicules électriques que pour les véhicules hybrides. On ne peut désormais plus le nier : l’avenir est à la conduite électrique, même si les régimes d’avantages fiscaux changeront dès le 1er janvier 2026. »
À propos des chiffres
Pour son analyse, Acerta Consult a pu s’appuyer sur les données réelles de 6700 employeurs du secteur privé, qui comprennent à la fois des PME et des grandes entreprises. L’expert en RH a comparé les données au 31 mars de chaque année, de 2015 à 2025. En 2025, les voitures de société analysées dépassaient les 50 000. Par ailleurs, compte tenu de la diversité des secteurs et des régions, nous pouvons affirmer que l’échantillon des données étudiées et donc les résultats sont représentatifs du marché du travail belge.
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